la promesse du feu
L’histoire
La sirène retentit. Les moteurs des Canadair rugissent sur le tarmac de Marignane. Le premier grand incendie de la saison ravage des dizaines d’hectares de garrigue et de forêt. Au cœur du brasier, un cadavre calciné est découvert dans la carcasse fumante d’un 4×4. D’autres suivront, qui mèneront deux frères, Guillaume et Damien, l’un flic, l’autre gendarme, sur les traces de Tiffany, une jeune photographe de renom obsédée par le feu. Qu’y cherche-t-elle ? La mort, la rédemption ou les réponses aux questions qui la hantent depuis l’adolescence et le drame qui a brisé sa vie ?
Pyromanie ? Règlement de comptes ? Crimes crapuleux ou passionnels ? L’enquête piétine mais la mort poursuit son chemin, façonnant le destin de ceux qui la défient.
Le mot de l’auteur
« Quand écrire n’était encore qu’un rêve, je ne pensais pas, un jour, me tourner vers la littérature policière, un genre que j’aimais lire mais que je me sentais incapable d’écrire. Pourtant, après mes premières publications, une idée m’est venue, qui ne pouvait, si je la suivais, que me mener à un polar. Je me suis lancé et quelques mois plus tard sortait Trois souris aveugles dans la collection Spécial Suspense des éditions Albin Michel. Et soudain, j’étais devenu un « auteur de polar »… Je n’ai jamais été à mon aise avec cette étiquette et depuis se sont affrontées en moi mes envies de littérature noire et blanche (pour tout ce qui n’est pas policier). Avec La promesse du feu, j’ai le sentiment d’avoir franchi une étape, celle qui voit enfin ces deux penchants se réunir puisque dans le cadre d’un roman à suspense, d’une intrigue à résoudre, je me suis laissé aller en toute liberté aux digressions psychologiques et détaillées que j’aime tant. En résulte un roman qui, à mon sens, est mon polar le plus personnel à ce jour, sorte de « thriller intimiste », le genre que je cherchais jusqu’ici sans le savoir. »
Mikaël Ollivier
Le roman adapté au petit écran
La promesse du feu a été adapté sous forme de téléfilm par Mikaël Ollivier et Franck Thilliez, pour le réalisateur Christian Faure (qui a déjà signé Paradis amers, après Tout doit disparaître) en 2017. Avec dans les rôles principaux Thomas Jouannet, Nicolas Gob, Eva Darlan, Flore Bonaventura,
Salim Kechiouche… Voir la page du téléfilm.
La presse en parle
Pour cette nouvelle chronique, Gérard Collard nous fait découvrir « un des grands nouveaux écrivains français dans la lignée de Franck Thilliez »… Gérard est tombé par hasard sur le livre de Mikaël Ollivier « La promesse du feu » aux Editions Albin Michel. Un livre au suspense haletant… De quoi éveiller l’envie de lire ce livre le plus rapidement possible!!!! – 18 octobre 2010
« On va dire que je fais encore dans l’hyperbole mais.. chef d’œuvre des chefs d’œuvre. J’ai beaucoup d’amis qui ont lu ce bouquin et qui sont restés scotchés de chez scotché…
Une des petites merveilles du polar français de cette année. » Gérard Collard – 27 décembre 2010
prix littéraires
Le samedi 20 novembre 2010, à Vienne (Isère), La Promesse du feu a reçu le Prix des lecteurs du festival « Sang d’Encre ».
extrait
Une seconde nuit tombait, roulant ses volutes fuligineuses à la cime des arbres. Un calme anormal s’installait sur la forêt, sorte d’œil du cyclone seulement troublé par le bruit du vent dans les branches. Les cigales s’étaient tues une à une. Soudain, une chouette effraie s’échappa d’un bosquet de chênes kermès. Puis ce fut l’odeur, montant rapidement en intensité. Le feu n’était plus loin. Une grosse couleuvre fila entre ses pieds.
Tiffany Roche empoigna son Leica, un M2 équipé d’un Elmar 2/8 de 50 mm Westlar, tout ce qui lui restait de son père, tout ce qui lui restait de son enfance. Il ne la quittait jamais et était à l’origine de sa vocation de photographe. Son odeur, son poids, sa texture était un refuge pour Tiffany qui entretenait avec son appareil une intimité exacerbée. Elle avait pleuré sur lui, elle avait dormi contre lui, lui parlait parfois et caressait mécaniquement le grain de son boitier comme un enfant tourne inconsciemment une mèche de ses cheveux. Il était son œil, son talisman, une extension d’elle-même et lui avait, une fois, sauvé la vie en cognant à la place de sa tête contre un rocher alors qu’elle avait été éjectée d’une Jeep soufflée par l’explosion d’une mine lors d’un reportage en Irak.
Une nuée de cigales la frôla ; elle poussa un cri de surprise et par réflexe, protégea ses long cheveux roux. La bête approchait, qu’elle devinait avançant à la vitesse d’un homme qui marche, s’accrochant à tout ce qui croisait son passage, se jetant de branche en branche, se nourrissant de bosquets, se gonflant de buissons. Le souffle court, sentant l’excitation monter en elle, Tiffany fixa le Leica sur son trépied. Ses gestes étaient précis, rapides mais sans précipitation. Tout en se parlant à voix haute, s’invectivant, s’encourageant, elle tournait les vis, serrait les bagues ; elle fixa le flexible sur le déclencheur et sélectionna son temps de pause. Plus rien n’existait, ni Baptiste, ni la chaleur, ni la fumée, ni la forêt. Seulement l’objectif et le feu qui accourait, les flammes et la pellicule qui allait s’en saisir. Tiffany disparaissait derrière son Leica et son désir vibrant de voler au monde un instant caché.
Et soudain il fut là, partout à la fois, bondissant, dévorant un genévrier, grimpant le long d’un pin d’Alep, faisant craquer un micocoulier. Son souffle enflait, les flammes absorbaient l’oxygène si bien que l’on aurait pu se demander si le feu avançait où s’il tirait à lui la végétation tel un trou noir incandescent. Tiffany ne voyait plus, n’entendait plus, ne sentait plus. A la première flamme, elle avait déclenché sa prise et l’instant s’était suspendu. Ce fut le bruit familier de l’obturateur qui la réveilla. D’un coup, ses sens revinrent à la vie et les mouvements du monde la heurtèrent telle une détonation. L’enfer était là, à deux pas d’elle.
Reproduit avec l’aimable autorisation des éditions Albin Michel © Albin Michel – toute reproduction interdite.
Éditions Albin Michel
Parution : septembre 2009
Collection : Spécial suspens
19,90 euros – 416 pages
ISBN : 978-2-226-19240-0