sous le même signe

L’histoire

Quelle galère cette virée en Bretagne ! Et dire que c’est le cadeau d’anniversaire du père de Sébastien pour son fils. Tout ça parce qu’il a lu dans son horoscope : « Prenez le large ! Le grand amour pourrait bien être au rendez-vous ! » Résultat : la voiture tombe en panne, un orage se déchaîne, le père et le fils se disputent… Et l’amour dans tout ça ? Il met du temps à montrer le bout de son nez !

Le mot de l’auteur

« Plus qu’écrivain, je me sens un raconteur d’histoires. Tous les genres m’intéressent, autant la littérature jeunesse et adulte que les scénarios pour la télé et le cinéma. L’idée de Sous le même signe est née de mon envie de me moquer un peu des superstitions en tous genres. Personnellement je ne crois qu’en une seule chose, le miracle de la vie. Elle est déjà si pleine de magie : une graine qui devient une fleur, un enfant dont les yeux ressemblent à ceux de son grand-père, un frisson éveillé par un baiser dans le cou… C’est pourquoi, tout naturellement, ce texte est devenu une histoire d’amour.

Mikaël Ollivier


La presse en parle

Ados livres – mai 2005

Il n’est pas facile de résister aux charmes de l’écriture de Mikaël Ollivier. Elle sait, en partant de rien ou presque, tourner une histoire qui touche et séduit. Elle sait aussi construire un récit parfaitement ajusté, où l’entrée et la sortie s’appellent et se regardent, comme deux faces d’une même pièce de monnaie. Comme Stéphane et Sébastien, ce père et ce fils, nés le même jour, sous le signe des gémeaux. Qui s’attirent et se repoussent, à l’instar de Jeanne et Juliette, leurs muses d’un jour, que les hasards de la vie ont tout fait pour placer sur leur route… Deux S et deux J, symboliquement gravés dans le bois du bateau, à 30 ans d’intervalle, par deux couples d’adolescents à la recherche des premiers délices de l’amour. Signes gémellaires hautement symboliques qui représentent si bien le miracle de la découverte, telles les pêches abondantes de Yann et de son père. Oui, Sous le même signe est tout simplement une belle œuvre. Une œuvre tendre et libre, loin du fort engagement de Star-crossed lovers mais qui dit tellement bien l’éclectisme de son auteur, capable de voleter prudemment comme un doux papillon arc-en-ciel ou de planer comme l’aigle, solide et frondeur, selon son inspiration du moment…
Benoit Anciaux


extrait

[…] Papa est sorti après Laval, direction Fougère.
Comme finalement, j’en avais marre de faire la tête, j’ai dit :
– Elle fait pas un drôle de bruit, ta voiture ?
– Si. Mais ce n’est pas nouveau !
C’était un break d’occasion sous le capot duquel mon père passait de plus en plus de dimanches tellement son moteur devenait capricieux.
– Pour l’instant, a poursuivi papa, elle tient le coup. Enfin… je croise les doigts !
Joignant le geste à la parole, il a lâché le volant et croisé ses doigts devant lui pour se porter bonheur. Aussitôt, la voiture a eu une série de hoquets et son moteur s’est arrêté tout seul dans un dernier soubresaut. Les sourcils froncés, mon père a tourné le volant pour se ranger en roues libres sur le bas-côté. On est restés un instant sans rien dire alors qu’une odeur de caoutchouc brûlé commençait à nous chatouiller les narines. Trente secondes plus tard, et une épaisse fumée grise s’échappait du capot.
– Ça a l’air sérieux ! a déclaré mon père en sortant la tête du moteur.
– Tu peux réparer ?
– J’en sais rien. J’ai une lampe de poche dans le coffre, j’y verrai plus clair.
Je suis resté devant la voiture en attendant. Je n’y connaissais rien du tout en mécanique, mais à voir l’état du moteur, il était évident qu’il y avait un sérieux problème. Surtout que mon père était du genre maladroit qui se croit bricoleur !
– J’ai claqué le coffre ! m’a dit papa en revenant de l’arrière. Les clés sont sur la plage arrière. Tu peux les récupérer par l’intérieur ?
Armé de sa lampe de poche, mon père s’est replongé dans le moteur alors que je me dirigeais vers la portière arrière pour récupérer les clés. Elle était verrouillée et j’ai essayé par l’avant. Fermé aussi. Avec un fort pressentiment, j’ai fait le tour de la voiture.
– Heu… Papa ! j’ai appelé un instant après.
– Oui ?
– Comment on fait quand la voiture est fermée avec les clés à l’intérieur ?
– Quoi !!
Par réflexe, mon père avait actionné le verrouillage centralisé des portières, et nous étions enfermés dehors.
– Bon. Pas d’panique ! a dit mon père. On va appeler quelqu’un. T’as ton portable ?
– Oui. Dans mon sac… à l’intérieur de la voiture.
Mon père a soupiré, prenant sur lui pour ne pas s’énerver devant moi. On s’est regardés puis, ensemble, on a jeté un coup d’œil alentours pour voir où nous pourrions trouver de l’aide. Il n’y avait rien que des champs à perte de vue.
C’est alors que l’orage a éclaté.
Reproduit avec l’aimable autorisation des éditions Thierry Magnier © Editions Thierry Magnier – toute reproduction interdite

Éditions Thierry Magnier

Parution : janvier 2005
Collection : romans
7 euros – 144 pages
Niveau de lecture : à partir de 12 ans
Illustrations : Antoine Guillopé
ISBN : 978-2-84420340X