Tsunami

L’histoire

Damien n’aime pas la peau de lait à la surface de son chocolat. Mais ce qui lui coupe encore plus l’appétit, ce sont les catastrophes diffusées chaque matin à la télévision. Crash aérien, crise financière, Tsunami… A quoi bon grandir si c’est pour entrer dans un monde sans espoir ?

Le mot de l’auteur

« L’idée de ce texte m’est venue de la découverte que le mot Tsunami, depuis le drame thaïlandais de 2004, faisait partie du vocabulaire récurrent de mes enfants. C’était il y a quelques mois déjà. Aujourd’hui, ils singent les recommandations officielles pour lutter contre la grippe H1N1. Mon fils, huit ans, hilare, prend une grosse voix et clame qu’il faut « éternuer dans le creux de son bras et n’utiliser que des mouchoirs à usage unique. » Je me demande souvent ce que cela fait de grandir dans un monde où règne la surinformation. Où plus qu’informés, d’ailleurs, nous sommes sans cesse, grands et petits, tenus au courant du piteux état du monde. Où de l’information continue, ne nous reste que l’écume des faits, à savoir une stérile anxiété. »

Mikaël Ollivier


La presse en parle

France Info – 18 février 2010

Grandir quand les nouvelles toutes plus terribles les unes que les autres tombent dans le bol du petit déjeuner. C’est le thème du bref et cinglant Tsunami, roman de Mikaël Ollivier aux éditions Thierry Magnier. 50 pages qui déroulent d’une plume faussement candide la perception qu’un enfant, Damien, peut avoir des informations télévisées. Au fil des pages, l’angoisse devient irrépressible… On laissera les parents juges de l’âge de lecture, il peut aller de 7 à 16 ans en fonction de la maturité de l’enfant et de sa sensibilité au sujet.
Emmanuel Davidenkoff

Page – décembre 2009

Un roman plein de bon sens qui appelle non pas à préserver les enfants du monde réel mais à leur donner les clés pour le décoder.
Claire Lebreuvaud


extrait

Quand le chocolat est froid, la peau du lait tremblote à la surface. J’essaye de la pousser sur les bords du bol, mais elle colle à ma petite cuillère.
– Bois ton chocolat, dit toujours mon père. Le lait, c’est plein de calcium, ça fait grandir.
– J’aime pas la peau du lait, je réponds alors, sachant très bien ce qui va suivre.
– Arrête de chipoter! J’ai horreur des enfants qui font des manières à table.
Et en général, ma mère ajoute :
– Pense à tous les enfants dans le monde qui n’ont rien à manger !
J’y pense, tous les jours même, à force d’entendre cette phrase au petit déjeuner. Elle me rappelle des images que j’ai vues souvent à la télé, des enfants noirs très maigres mais au ventre très rond, avec des yeux grands et fatigués autour desquels tournent nerveusement des mouches. J’aimerais comprendre comment le fait de terminer mon bol pourrait empêcher tous ces enfants de mourir de faim à l’autre bout du monde. J’aimerais les aider, je serais prêt à leur donner tout mon lait chaque matin. Mais je ne fais que regarder les images qui me coupent l’appétit avant même que la peau du lait ne soit formée.
Reproduit avec l’aimable autorisation des éditions Thierry Magnier © Editions Thierry Magnier – toute reproduction interdite.

Éditions Thierry Magnier

Parution : 21 octobre 2009
Collection : petite poche
5 euros – 48 pages
Niveau de lecture : à partir de 8 ans
ISBN : 978-2-84420-775-3