tu sais quoi?

Pour commencer. Née un 14 juillet, j’ai compris que la vie n’était pas toujours ce à quoi elle ressemblait le jour où il m’a fallu admettre que le feu d’artifice n’était pas tiré en mon honneur. Chaque année après mon dîner d’anniversaire, on marchait en famille jusqu’à la place de la mairie pour regarder les fusées de toutes les couleurs monter en pétaradant dans la nuit. Mes parents n’ont jamais cherché à me faire croire qu’ils en étaient les organisateurs ni rien, mais tout naturellement, après les cadeaux et les bougies sur le gâteau, je prenais le feu d’artifice pour le clou de ma fête. Et je trouvais logique aussi que les habitants du village dans lequel nous passions les vacances se joignent à nous pour admirer le spectacle. Tant qu’à faire de tirer un feu d’artifice pour mon anniversaire, autant en faire profiter les autres! Je ne suis pas égoïste, comme fille… Et puis un jour, il y a quelques années, le puzzle s’est brusquement construit: le 14 juillet, la prise de la Bastille, la fête nationale. Et comme, pour le coup, les avions de la patrouille de France au-dessus des Champs-Élysées c’était vraiment pas dans les moyens de mes parents, j’ai compris pour le feu d’artifice.
Et j’ai été très déçue.
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