Noces de glace


L’histoire

Un craquement lugubre et le sol se dérobe sous les crampons des quatre alpinistes. A l’aube, les hélicoptères des secouristes dansent un inquiétant ballet au-dessus du glacier du Tour. Les lignes de sonde se mettent en place, les chiens d’avalanche font leur travail. Trop bien peut-être ? Ce ne sont pas quatre, mais cinq corps que l’on sort de la neige.
Exilé dans la vallée de Chamonix pour fuir un passé qui le hante, le lieutenant Le Kerrec est chargé d’éclaircir l’énigme. La mort de l’inconnu des glaces et l’assassinat sauvage, quinze ans plus tôt, d’un joaillier et de sa femme seraient-ils liés ? Secrets de famille, mensonges collectifs, destins volés, meurtres barbares, il faudra au jeune officier de la Brigade des Recherches déployer des trésors d’humanité et d’obstination pour ne pas sombrer sous le poids d’une enquête qui réveille ses propres démons…

Le mot de l’auteur

« J’aime écrire dans des genres différents… ce qu’en général, les éditeurs détestent ! On me demande souvent comment et pourquoi passer de romans intimistes, introspectifs, à des polars à suspense. Je n’ai pas de réponse pertinente à cette question, sinon par rapport à mon simple plaisir d’écriture. Mon dernier livre publié avant ces Noces de glace est un recueil de nouvelles (Apprendre à marcher aux enfants) on ne peut plus intimistes. Ces deux ouvrages ne s’écrivent pas avec les mêmes moyens, les mêmes outils. Dans Noces de glace, je m’octroie le droit à la mise en scène, au spectaculaire, ce que justement, je me suis refusé dans le recueil de nouvelles. On pourrait expliquer cette différence en prenant une image musicale. Il y a des concerts acoustiques – un homme, une guitare, un projecteur – qui ne fonctionnent que dans de petites salles intimes où le public est proche et attentif au moindre murmure de l’artiste. Et il y a les concerts où le chanteur est accompagné d’un groupe, où sa guitare est branchée, où la lumière et le décor jouent un rôle essentiel pour une large audience, dans une salle pouvant contenir des milliers de personnes ou même dans un stade.
Si parfois, j’ai envie de murmurer à l’oreille de mes lecteurs, à d’autres moments, comme dans ces Noces de glace, j’ai besoin d’une scène plus large et de brancher ma guitare… »

Mikaël Ollivier


La presse en parle

La Presse de la Manche – 31 déc. 2006

Mikaël Ollivier est un défricheur d’idées et un touche à tout. Aussi à l’aise devant un scénario que devant un livre pour enfant, il aime aussi parfois se faire peur. Son dernier roman, Noces de glace, publié aux éditions Albin Michel en est l’illustration parfaite. Entre meurtres, trahisons, rebondissements et sentiments en tous genres, l’auteur prend un malin plaisir à nous faire peur et à nous dérouter au gré de son inspiration.

Hubert Lemonnier

ENCRE NOIRE –  2007

Quel superbe roman, quelle brillante confirmation du talent de Mikaël Ollivier ! Un suspens redoutable tout en flash-back, un récit habile qui se livre petit à petit, un mystérieux secret de famille pour lier la sauce, tout ici concourt à rendre la trame aussi passionnante qu’imparable. Le rythme est enlevé, n’est jamais troublé par de vaines digressions. Le ton passe avec un égal bonheur du pathétique à la tristesse, de la fureur à l’immoralité. Un suspense parfait qui prouve que, à partir de recettes éprouvées, il est encore possible de passionner un lectorat. Du grand art !(GP/AQ)

adaptation au petit écran

Noces de glace a été adapté à l’écran pour France 2 sous le titre Mémoire de glace et a été diffusé sur cette chaîne en 2008. Plus d’information sur le téléfilm.


extrait

Prologue
La chouette se laissa tomber dans un froissement d’ailes, cassant les vertèbres du rongeur d’un coup de bec. Un couinement de douleur, puis à nouveau le silence. L’oiseau commençait à déchiqueter sa proie quand un bruit l’alerta. Ses yeux ronds scrutèrent la nuit et il s’envola, abandonnant la carcasse sanglante à la neige.
Trois silhouettes avaient jailli du luxueux chalet dressé au milieu de la clairière. Elles coururent jusqu’au couvert des grands sapins puis s’élancèrent sans reprendre haleine sur le chemin forestier. La lune sortit de derrière les nuages, ils étaient quatre maintenant. Quelques mots furent échangés, des ordres donnés, des cris étouffés. Puis ce fut le bruit de deux moteurs qui démarrent. Une moto s’éloigna en premier, suivie de près par un 4×4 au diesel fatigué.
Le ciel se referma et ce fut comme si rien ne s’était passé. Pourtant, le silence revenu n’avait rien de la froide quiétude d’une nuit d’hiver en montagne. Il était épais et vibrant, si lourd qu’aucun animal alentour n’osa le moindre mouvement. La porte du chalet était restée ouverte et, sur le marbre blanc du vestibule, une mare de sang se coagulait.
L’édition du 27 février 1991 de L’Écho de la Vallée titra « Massacre près de Vallorcine. » Celle du Dauphiné libéré : « Sous la marque du diable » ! La presse nationale s’empara aussitôt de l’évènement.
Les jours suivants, on ne parla plus que du double assassinat du couple de Suisses, des signes sataniques tracés sur un mur avec le sang de l’homme, et de ceux gravés à même la peau de sa compagne retrouvée égorgée dans leur lit.
Plus que leur sauvagerie, ce fut la gratuité de ces meurtres qui frappa les esprits. Rien n’avait disparu dans le chalet et chacun se dit qu’il aurait pu être la victime de cette barbarie sans mobile. Les foyers s’équipèrent de fusils et de carabines et, pendant des semaines, on entendit des coups de feu dans la montagne. Femmes et hommes s’entraînaient au tir, bien décidés à vendre chèrement leur peau si ceux que la presse avait baptisés « Les bourreaux de Vallorcine » attaquaient de nouveau.
Mais rien ne se passa. Avec le temps, le calme revint sur la vallée et les fusils furent rangés dans les placards. L’enquête mourut d’elle-même ; ce double meurtre aurait dû rester à jamais dans la pile des affaires non résolues.
Reproduit avec l’aimable autorisation des éditions Albin Michel © Albin Michel – toute reproduction interdite.

Éditions Albin Michel

Parution : novembre 2006
Collection : Spécial suspense
Genre : roman noir
17 euros – 240 pages
ISBN : 978-2226173539